mardi 19 juillet 2016

Roi de Pique

[Chronique lecture n°12]                   Roi de pique





Auteur: Kat Spears
Edition/collection: Nathan
Genre/sous-genre: Drame, contemporain, 
Thèmes abordés: cynisme, manipulation, handicap, drogue, amour, jeunesse...
Nombre de pages: 326

Peut être lu dès 14 ans!

Résumé: 

Jesse, jeune homme cynique, est coupé de ses propres sentiments depuis le suicide de sa mère. Au lycée, ses combines et son tempérament de manipulateur sont bien connus de ses camarades et du personnel. Un jour, Ken lui demande de lui arranger un rendez-vous avec une certaine Bridget. Mais lorsque Jesse rencontre la jeune fille, sa carapace se fragilise.






Mon avis: 

J'ai lu ce livre sur conseil d'une amie. Je suis très heureuse de l'avoir écoutée: si tu passes par là choupinette, merciiiiii!

J'avais commencé ce livre il y a quelques temps mais je n'étais pas très concentrée et pas très prise par l'histoire, si bien que je l'avais abandonné et remis ma lecture à plus tard.

Je n'en attendais donc pas grand chose, je pensais que ce ne serait que du déjà-vu et des clichés.
J'ai été très surprise.

C'est donc l’histoire de Jesse, adolescent de 17 ans qui rend service à tout le monde contre de l'argent ou contre des faveurs qui lui donnent un certain pouvoir de manipulation sur ses camarades.Il réussi tout ce qu'il entreprend pour les autres jusqu'au jour ou une faille apparaît dans son système. Jesse aurait-il un talon d'Achille? Eh bien oui, et c'est ce que l'on découvre dans ce roman.

Le personnage de Jesse est d'une rare complexité. Sous ses airs d'ado en quête de gloire et de pouvoir sur les autres, il cache une sensibilité extrême et un désespoir infini. Il a une vision arrêtée et qu'il pense complète de la vie ce qui le conforte dans l'idée que celle-ci est amère et désagréable.
Jesse, plongé dans le désespoir après un événement tragique s'est coupé de toute émotion. Il efface de sa mémoire le plaisir que lui procure la musique et noie ses peines dans le commerce de drogue, les petites magouilles et les grosses manipulations. Lorsque Jesse se lie d'amitié avec Pete et rencontre Bridget, sa carapace se fissure et derrière le jeune homme qui s'autodétruit, on remarque un passionné de musique classique et culte, un guitariste phénoménal, un garçon sensible et touchant.. Il sort alors de son trou et tente de vivre malgré la piètre image qu'il a de lui même.Je pourrais parler de Jesse pendant des heures tellement il est émouvant. Du coté des autres personnages, Bridget et Ken sont un peu trop communs mais les autres sont attachants.

L'histoire est donc magnifique. On suit l'ascension d'un jeune déboussolé qui retrouve gout à la vie grâce à l'amour. Cliché? Déjà-vu? Non, pas tant que ça, touchant je dirais.

La plume de Kat Spears n'est pas exceptionnelle mais les belles paroles, des réflexions personnelles de Jesse et les nombreux titres de chansons rendent le texte beau, agréable et addictif.

Pour conclure, ce livre est un véritable coup de cœur. Basé sur quelques clichés, il révèle une sensibilité et des personnages hors-normes qui ont su me convaincre et m'émouvoir. A lire absolument.


Citations:

"Le lycée a beaucoup de points communs avec la prison : bouffe immangeable, douches collectives, et toujours quelqu'un qui prend son pied à donner des ordres. Ils nous disent quand manger, quand aller aux toilettes, quand parler et quand nous taire. Ils sont aussi très forts pour nous rappeler tout ce qu'on n'a pas le droit d'avoir. Or plus on répète aux gens qu'ils ne peuvent pas avoir quelque chose, plus ça leur donne envie de l'avoir. C'est une loi naturelle."

"Si je pouvais recommencer à zéro, je pourrais faire mieux. Être quelqu'un de meilleur. Une fois qu'on a des enfants, on voit ça comme une chance de faire les choses mieux à travers eux, de leur confier tous les secrets qu'on aurait voulu connaître à leur âge. Mais ça ne marche pas comme ça."


"Rien n'est bon ni mauvais en soi, tout dépend de ce que l'on pense. C'est Shakespeare qui l'a dit.
Et c'est tout ce que j'avais appris d'intéressant en trois ans de lycée. Cette fois, la terminale pointait son nez, et ça promettait d'être bien pourri."

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